Article publié le 12/01/2018 - Rappels produits

Le contrôle sanitaire remis en question chez Lactalis

Selon les révélation du Canard enchaîné, les agents de la DDCSPP n'ont pas décelé la présence de salmonelles au sein de l'usine Lactalis de Celia Craon, alors même que la bactérie y était bel et bien présente.

Une inspection sanitaire défaillante

La bactérie n'aurait pas été détectée lors d'un banal contrôle de routine mené en septembre dernier sur le site. Il a en effet fallu attendre trois mois avant que les produits contaminés ne soient rappelés.

Cela soulève de nombreuses interrogations. En effet, l'entreprise a reconnu que la bactérie avait été décelée à la fois sur du matériel de nettoyage et sur le carrelage, et ce, à deux reprises, en août puis en novembre. C'est-à-dire avant et après le passage d'agents de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDSCPP). Et Lactalis n'étant pas obligé de rendre publiques les conclusions de ses rapports internes, rien n'a filtré. 

Une réaction tardive

Ce n'est que suite au constat d'un nombre inhabituel de salmonelles chez les nourrissons que les autorités s'aperçoivent de la gravité de la situation et réagissent. Cependant, il faut encore attendre l'inspection d'un groupe d'enquête nationale des Fraudes, le deux décembre, dont les conclusions sont sans appel : « l'une des deux colonnes de séchage [où le lait liquide est transformé en poudre] est plombée par les salmonelles ».

Il met également la main sur les rapports internes de Lactalis. Mais lorsque ce groupe demande transmission du rapport de la DDSCPP effectué trois mois plus tôt, celle-ci ne le retrouve plus, selon l'hebdomadaire satirique. 

L’efficacité des services de contrôle sanitaire remise en question

L'enquête menée suite au constat du nombre inquiétant de nourrissons contaminés a mis en lumière que les salmonelles étaient présentent dans l'usine dès le mois de février. Lactalis fait actuellement l'objet d'une enquête préliminaire pour mise en danger de la vie d'autrui, tromperie aggravée, et non exécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit.

Une responsable de service Alimentation au ministère de l'Agriculture défend les services de contrôle sanitaire, en expliquant que l'inspection dont l'efficacité est remise en question ne portait que sur un atelier de mélange des céréales à sec, et non sur l'ensemble des activités de l'usine. Cependant, on peut se demander comment l'inspection n'a pu déceler des salmonelles présentes depuis plusieurs mois déjà dans l'usine.

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